Art et Foi à Sainte-Claire Vevey – Le bien et le mal

Armin Kressmann

Le bien

Le bien, pourquoi ? Parce que le mal, partout.

Le bien, il porte un visage : moi, toi, lui, elle, nous, eux.

Regarde. Le bien, partout.

Et Dieu, le « bon », devant le bien ?

La question du bien est la question de Dieu ; elles sont identiques.

Le bien est en Dieu comme un en Dieu.

Dieu se reflète dans le face à face avec autrui comme personne.

Le bien subi est le bonheur de l’homme.

Le bien commis est le bonheur de Dieu.

Dans le face à face en Jésus Christ Dieu est personne, ultime.

Bienfait à la personne, toute personne, est bienfait à Dieu.

Le bien est personnalisation, « empowerment », subi ou commis.

En Christ, Dieu s’expose au bien.

Dieu vulnérable, « bon ».

Quand le bien prend visage, commis, il est Samaritain, subi blessé.

Le bien radical est Dieu, face à face.

Sur la croix, en Jésus Christ, Dieu manifeste le bien.

Le bien sur le visage du Christ.

Le bien en Dieu comme un en Dieu est désormais bien hors Dieu.

À la foi, la foi du bien vainqueur du mal, et de la mort, notre foi, comment lui donner visage ?

Faire le bien, hors Dieu, et ainsi rendre grâce, à Dieu.

« Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir … »

Le mal

Le mal, pourquoi ? Pourquoi moi, toi, lui, elle, nous, eux ?

Le mal, il porte un visage : moi, toi, lui, elle, nous, eux.

Regarde. Le mal, partout.

Et Dieu, le « tout-puissant », devant le mal ?

La question du mal est la question de Dieu ; elles sont identiques.

Le mal est en Dieu comme un hors Dieu.

Dieu se reflète dans le face à face avec autrui comme personne.

Le mal subi est l’épreuve de l’homme ; c’est l’homme qui est éprouvé.

Le mal commis est l’épreuve de Dieu ; c’est Dieu qui est éprouvé.

Dans le face à face en Jésus Christ Dieu est personne, ultime.

Atteinte à la personne, toute personne, est atteinte à Dieu.

Le mal est dépersonnalisation, subie ou commise.

En Christ, Dieu s’expose au mal commis ; il le subit.

Dieu vulnérable, « impuissant ».

Quand le mal prend visage, commis, il est bourreau, subi victime.

Le mal radical est anéantir autrui face à face.

Sur la croix, en Jésus Christ, Dieu se laisse dépersonnaliser.

Le mal sur le visage du Christ.

Le mal en Dieu comme hors Dieu est désormais mal en Dieu.

Dans le langage de l’Église Dieu prend le mal, notre mal, sur lui.

Le mal, il est ainsi vaincu, croyons-nous, disons-nous.

À la foi, la foi du mal vaincu, notre foi, comment lui donner visage ?

Vaincre le mal, en Dieu.

« Vous avez appris : tu ne commettras pas de meurtre ; celui qu commettra un meurtre en répondra au tribunal. Et moi j vous le dis : quiconque se met en colère contre son frère, sa sœur, en répondra au tribunal ; celui qui dira à son frère, sa sœur : ‘Imbécile’ sera justifiable du Sanhédrin ; celui qui dira : ‘Fou’ sera passible de la géhenne au feu. »

Evénement passé : Journée d’art à Vevey, samedi 27 avril, 11h à 17h, église Sainte-Claire et Bottolière, ancienne prison

En mémoire de … ?

Nous vous invitons, ce samedi 26 avril, de 11h à 17h à Vevey, à une journée d’animation, de réflexion et de méditation qui aura lieu à deux endroits différents, mais proches l’un de l’autre : la Bottolière, l’ancienne prison, et l’église Sainte-Claire.

La fabrication d’ex-voto, le dessin et la peinture ouvrent la voie vers la réflexion et la méditation sur la justice. Il y en a qui pensent celle-ci d’en bas, à partir de la fragilité de notre corps, et il y en qui la pensent d’en haut, à partir de la raison. Matrice, ventre ou cerveau, tête ? Ciel ou terre ? Raisons ont les deux, mais ils ont de la peine à se réconcilier. Les uns misent sur la sollicitude et la bienfaisance, les autres sur l’autonomie.

Cependant, ces deux mondes se croisent, le cercle du ciel et le cercle de la terre. En sort une troisième figure, la «mandorle», passage de l’un à l’autre ; passage à la vie ? La féminité de l’homme y est inscrite.

Lors de notre journée, partageons ce secret, la vie, entre le ciel et la terre, ex-gratia et ex-voto.

Nous nous réjouissons de le faire avec vous, Zoé à la Bottolière, moi, Armin, à l’église Sainte-Claire. Les deux lieux sont énigmatiques.

Bienvenue !

Événement passé : Bottolière et Sainte-Claire Vevey – Zoé Genet-Berthoud et Armin Kressmann

en mémoire de … moi ? – histoires de passion – ex-voto, photos, dessins

Deux entrées dans la même question, «En mémoire de …» quoi, qui ? Moi ?

Deux cheminements, à travers l’autre, – son expérience, sa mémoire, sa sensibilité, sa spiritualité, sa vision du monde -, à la rencontre de soi-même.

Deux expositions, installations, expériences qui mettent en dialogue le corps avec l’esprit, la grande histoire avec nos histoires à nous, la lune avec le soleil.

Serait-ce le féminin avec le masculin, la mère avec le père ?

Mystère des passions et de la passion, terre et ciel.

Zoé Genet-Berthoud et Armin Kressmann, et vous peut-être …

Église Sainte-Claire tous les jours de 9h à 16h, à l’Espace Bottolière selon la présence de l’artiste.

Vernissage mercredi 5 mars dès 18h à l’église Sainte-Claire

Ateliers participatifs les samedis 8 mars et 26 avril de 11h à 17h dans les deux lieux.

Dessiner des portraits à partir d’anciennes photos et fabriquer des ex-voto, mettre en forme sa propre histoire.

Instagram et Facebook @enmemoiredemoi

Événement passé : Psaume 2025 – Un tableau prière à Sainte Claire Vevey

En ce début de l’année 2025 un tableau de l’artiste veveysan Armin Kressmann invite les visiteurs et visiteuses de l’église Sainte-Claire à méditer sur l’avenir, le sien et celui du tel qu’il est aujourd’hui. Il est accompagné d’une prière qui s’inscrit dans la tradition des psaumes bibliques :

Quelles couleurs, Seigneur, aura cette année 2025 ? Sombres ?

Sur fond blanc. Innocence. Ils meurent, les innocents.

Coulpe, culpabilité. Craintes. Angoisses. Impuissance. Noir.

Impuissance règne face au déchaînement des puissants. Coupables. Tous coupables.

Folie. Violences. Noir.

Je suis tourmenté. Colère. Indignation.

Coupable. Moi aussi.

Fragilité. Vulnérabilité. Impuissance. Noir.

Empathie, douleurs. Souffrances. Folie.

Une année noire ?

Paix ? Oui, paix. Paix ! Mais quelle paix ? Juste paix, une paix juste. Bleu ?

Résistance. Rouge.

Et le vert ? Création disons-nous, avec toi Seigneur. Vie. Toute vie.

Que faire, que puis-je faire ?

Couleurs. Y mettre mes couleurs. C’est ce que tu proposes ?

Rouge. Rouge d’abord. Ta couleur, Seigneur ? Rouge, aussi.

Comme le sang ? Comme la colère ?

Tu te tais. Éclipse. Absence ? Silence. Présence, cachée ? Violet, violence.

Confiance et foi, foi est confiance et confiance est foi.

Tout est dit : « Ma grâce te suffit. » Ocre doré.

La terre. L’humanité.

Je veux bien, moi. M’en satisfaire. Mais cela ne suffit pas.

Tu le sais, Seigneur. Si !

Pas de pardon. Le pardon est un leurre. Répondre. Responsabilité.

Croix. Sans résurrection. Le tombeau est vide. Ça suffit. Le reste est foi.

Responsables, avec toi, Seigneur. Soyons solidaires.

Avec toi, impuissants comme nous le sommes, sans toi.

Tes enfants meurent, Seigneur.

Et l’Église ? Occupée par elle-même.

Sortir. Peindre. Prier. Persévérer.

Se tourner vers autrui. « L’autre est ton salut. »

L’autre, avec toi, mon Alter ego. Regarde.

Aimer l’ennemi ? Aussi.

Le prochain ne suffit pas. Toi non plus, Seigneur. L’amour. Dépasser l’amour.

Folie, une autre folie. Queer, au-delà du queer. Woke, au-delà du woke. Radical, au-delà du radical.

Assumer le noir. L’aimer, lui aussi.

La vie, toute la vie, toute vie.

Lumière, pour que les couleurs éclatent.

Veux-tu être appelé bon ?

Que les couleurs éclatent ! L’emportent sur l’obscurité.

Que la lumière soit. Ta lumière. Ta lumière ?

Oui, ta lumière, ma lumière.

Je t’aime.

Armin Kressmann 2024