A partir de janvier 2026 et jusqu’après Pâques, en collaboration avec la Cité du Genévrier de la fondation Eben-Hézer, une série d’expositions abordent l’imagination. Elles s’inspirent de la pensée du philosophe Paul Ricoeur et mettent celle-ci en formes concrètes. Il est question de nos projections sur autrui, finalement de notre compréhension du handicap, de la souffrance et de la guérison. L’art comme illustration et relecture de notre imaginaire et de nos préjugés. Une approche artistique de la condition humaine !
Cette exposition prolonge ce qui a été présenté en 2024 et 2025 à la Bottolière.
Comment représenter la foi protestante réformée ? Selon la tradition une entreprise impossible : autrement que par l’incarnation, la Parole ne peut pas être rendue visible. Toute autre représentation risque l’idolâtrie ; le protestantisme, notamment réformée, est iconoclaste. Cependant, deux petites installations actuellement présentées à l’église Sainte-Claire à Vevey y parviennent : « Solus Christus, sola scriptura – La parole crucifiée » et « La croix en personne ». La première œuvre est très simple, juste une bible clouée sur la parois. Mais pas n’importe quelle bible : c’est ma bible de travail quand j’étais étudiant en théologie dans les années huitante à l’université de Lausanne. La seconde œuvre est composée de trois dessins reprenant d’une manière très stylisée la mandorle de l’Église évangélique réformée du canton Vaud (EERV) d’antan, la colombe du saint Esprit plongeant dans la coupe de la sainte cène, formant avec les deux mots « Qui » et « moi » une croix. Plus limpide ne se laisse pas résumer la foi chrétienne ; là où la parole peine. Imagination productrice dirait Paul Ricoeur (L’imagination, Seuil 2024).
Dimanche 2 novembre 2025, puis tout au long du mois de novembre
Notre monde est en souffrance. Des guerres, des violences, la haine, des injustices, des discriminations, des abus, des maltraitances, des exclusions, des calomnies, des persécutions, la pauvreté, la faim et les famines, des pollutions, des excès, tout ce que l’homme impose à l’homme, à toute autre créature et à la nature. Et ne parlons pas des catastrophes naturelles, des maladies, des handicaps et des peines dont l’origine nous échappe souvent.
La croix en est un signe universel.
Elle nous renvoie à l’essentiel, quelle que soit notre foi. Mystère, de la vie et de la mort.
Le christianisme protestant l’exprime à sa manière et le dimanche de la Réformation, le 2 novembre en cette année 2025, est une occasion d’y réfléchir.
Solus Christus – sola scriptura
Les principes ou fondamentaux de la Réformation protestante
(encyclopédie Wikipédia adaptée)
Christ seul (solus Christus) La foi n’est pas une œuvre, mais la communion avec Dieu en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.
La Bible seule (sola scriptura) La Bible (Ancien et Nouveau Testaments) est l’autorité souveraine en matière de foi et de vie.
La foi seule (sola fide) La foi naît de la rencontre de l’être humain avec Dieu.
La grâce seule (sola gratia) La grâce est l’amour gratuit de Dieu pour l’humanité, pleinement accompli et manifesté en Jésus-Christ. Indépendamment de ses mérites, l’être humain est déjà sauvé dans la foi en lui. Cette confiance de Dieu le rend responsable. Ainsi aimé, l’homme est apte à aimer son prochain.
À Dieu seul la gloire (soli Deo gloria) Rien n’est sacré ou absolu en dehors de Dieu unique et créateur.
Des Églises toujours à réformer (ecclesia semper reformanda) Les Églises rassemblent, par la prédication, le baptême et la cène, tous celles et ceux qui se reconnaissent dans le Dieu de Jésus-Christ. Elles ne servent pas d’intermédiaires entre les fidèles et Dieu (il n’y a pas de prêtres). Elles non plus ne sont ni sacrées ni absolues. Communautés humaines, elles évoluent sans cesse au rythme de l’humanité et doivent toujours se confronter à nouveau à la Parole de Dieu à travers leur lecture de la Bible.
Le sacerdoce universel des croyants La prêtrise du Christ est unique et non transmissible, sinon à tous. Chaque baptisé.e a sa propre place dans l’Église (selon ses dons ou charismes) ; la ou le pasteur.e (ou diacre) n’est pas un personnage au-dessus des autres, ni plus près de Dieu, mais celle ou celui à qui sa vocation et sa formation théologique permettent, au nom de la communauté, d’animer celle-ci par la Parole de Dieu. Le témoignage de la foi et de l’engagement dans le monde est donc la mission de tous les membres de l’Église.
Art et Foi à Sainte-Claire Vevey – Le bien et le malArt et Foi à Sainte-Claire Vevey – Le bien et le malArt et Foi à Sainte-Claire Vevey – Le bien et le malArt et Foi à Sainte-Claire Vevey – Le bien et le malArt et Foi à Sainte-Claire Vevey – Le bien et le mal
Le bien
Le bien, pourquoi ? Parce que le mal, partout.
Le bien, il porte un visage : moi, toi, lui, elle, nous, eux.
Regarde. Le bien, partout.
Et Dieu, le « bon », devant le bien ?
La question du bien est la question de Dieu ; elles sont identiques.
Le bien est en Dieu comme un en Dieu.
Dieu se reflète dans le face à face avec autrui comme personne.
Le bien subi est le bonheur de l’homme.
Le bien commis est le bonheur de Dieu.
Dans le face à face en Jésus Christ Dieu est personne, ultime.
Bienfait à la personne, toute personne, est bienfait à Dieu.
Le bien est personnalisation, « empowerment », subi ou commis.
En Christ, Dieu s’expose au bien.
Dieu vulnérable, « bon ».
Quand le bien prend visage, commis, il est Samaritain, subi blessé.
Le bien radical est Dieu, face à face.
Sur la croix, en Jésus Christ, Dieu manifeste le bien.
Le bien sur le visage du Christ.
Le bien en Dieu comme un en Dieu est désormais bien hors Dieu.
À la foi, la foi du bien vainqueur du mal, et de la mort, notre foi, comment lui donner visage ?
Faire le bien, hors Dieu, et ainsi rendre grâce, à Dieu.
« Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir … »
Le mal
Le mal, pourquoi ? Pourquoi moi, toi, lui, elle, nous, eux ?
Le mal, il porte un visage : moi, toi, lui, elle, nous, eux.
Regarde. Le mal, partout.
Et Dieu, le « tout-puissant », devant le mal ?
La question du mal est la question de Dieu ; elles sont identiques.
Le mal est en Dieu comme un hors Dieu.
Dieu se reflète dans le face à face avec autrui comme personne.
Le mal subi est l’épreuve de l’homme ; c’est l’homme qui est éprouvé.
Le mal commis est l’épreuve de Dieu ; c’est Dieu qui est éprouvé.
Dans le face à face en Jésus Christ Dieu est personne, ultime.
Atteinte à la personne, toute personne, est atteinte à Dieu.
Le mal est dépersonnalisation, subie ou commise.
En Christ, Dieu s’expose au mal commis ; il le subit.
Dieu vulnérable, « impuissant ».
Quand le mal prend visage, commis, il est bourreau, subi victime.
Le mal radical est anéantir autrui face à face.
Sur la croix, en Jésus Christ, Dieu se laisse dépersonnaliser.
Le mal sur le visage du Christ.
Le mal en Dieu comme hors Dieu est désormais mal en Dieu.
Dans le langage de l’Église Dieu prend le mal, notre mal, sur lui.
Le mal, il est ainsi vaincu, croyons-nous, disons-nous.
À la foi, la foi du mal vaincu, notre foi, comment lui donner visage ?
Vaincre le mal, en Dieu.
« Vous avez appris : tu ne commettras pas de meurtre ; celui qu commettra un meurtre en répondra au tribunal. Et moi j vous le dis : quiconque se met en colère contre son frère, sa sœur, en répondra au tribunal ; celui qui dira à son frère, sa sœur : ‘Imbécile’ sera justifiable du Sanhédrin ; celui qui dira : ‘Fou’ sera passible de la géhenne au feu. »
Nous vous invitons, ce samedi 26 avril, de 11h à 17h à Vevey, à une journée d’animation, de réflexion et de méditation qui aura lieu à deux endroits différents, mais proches l’un de l’autre : la Bottolière, l’ancienne prison, et l’église Sainte-Claire.
La fabrication d’ex-voto, le dessin et la peinture ouvrent la voie vers la réflexion et la méditation sur la justice. Il y en a qui pensent celle-ci d’en bas, à partir de la fragilité de notre corps, et il y en qui la pensent d’en haut, à partir de la raison. Matrice, ventre ou cerveau, tête ? Ciel ou terre ? Raisons ont les deux, mais ils ont de la peine à se réconcilier. Les uns misent sur la sollicitude et la bienfaisance, les autres sur l’autonomie.
Cependant, ces deux mondes se croisent, le cercle du ciel et le cercle de la terre. En sort une troisième figure, la «mandorle», passage de l’un à l’autre ; passage à la vie ? La féminité de l’homme y est inscrite.
Lors de notre journée, partageons ce secret, la vie, entre le ciel et la terre, ex-gratia et ex-voto.
Nous nous réjouissons de le faire avec vous, Zoé à la Bottolière, moi, Armin, à l’église Sainte-Claire. Les deux lieux sont énigmatiques.
en mémoire de … moi ? – histoires de passion – ex-voto, photos, dessins
Deux entrées dans la même question, «En mémoire de …» quoi, qui ? Moi ?
Deux cheminements, à travers l’autre, – son expérience, sa mémoire, sa sensibilité, sa spiritualité, sa vision du monde -, à la rencontre de soi-même.
Deux expositions, installations, expériences qui mettent en dialogue le corps avec l’esprit, la grande histoire avec nos histoires à nous, la lune avec le soleil.
Serait-ce le féminin avec le masculin, la mère avec le père ?
Mystère des passions et de la passion, terre et ciel.
Zoé Genet-Berthoud et Armin Kressmann, et vous peut-être …
Église Sainte-Claire tous les jours de 9h à 16h, à l’Espace Bottolière selon la présence de l’artiste.
Vernissage mercredi 5 mars dès 18h à l’église Sainte-Claire
Ateliers participatifs les samedis 8 mars et 26 avril de 11h à 17h dans les deux lieux.
Dessiner des portraits à partir d’anciennes photos et fabriquer des ex-voto, mettre en forme sa propre histoire.
En ce début de l’année 2025 un tableau de l’artiste veveysan Armin Kressmann invite les visiteurs et visiteuses de l’église Sainte-Claire à méditer sur l’avenir, le sien et celui du tel qu’il est aujourd’hui. Il est accompagné d’une prière qui s’inscrit dans la tradition des psaumes bibliques :
Quelles couleurs, Seigneur, aura cette année 2025 ? Sombres ?
Sur fond blanc. Innocence. Ils meurent, les innocents.